Fenêtre

Publié le par Anima

J’ai besoin de tout coucher sur papier. Papier virtuel, certes … Mais de toute manière c’est mon problème.

J’étais sur le rebord de ma fenêtre y’a pas plus tard que 10 minutes. Je n’avais pas l’intention de me balancer du deuxième étage, du moins … Je crois pas. Mais je devrais peut être tout raconter dans l’ordre ….

Je suis sortie dans la rue à 23h45. Pas pour moi mais pour le chien bien sur … Il manquerait plus que je sorte pour moi-même … J’étais en colère au début. Je ne voulais pas le faire et d’un autre coté, je n’avais pas le choix. Je devais sortir le chien.

Les bruits des festivités que j’entendais de ma fenêtre m’inquiétaient un peu. Qui dit festivité, dit aussi monde. Et le monde, je n’aime pas ça.

J’avais peur de sortir. Si je n’avais pas cette putain d’agoraphobie qui me suit partout aussi … Ça serait tellement plus simple …
Mais comme on dit … « Avec des si … ».

Je suis sortie. Je suis sortie pour le chien, mais aussi pour moi-même. J’étais en colère mais je savais que je serais fière à mon retour, fière d’y être allée, fière de l’avoir fait. Je me disais que tout allait bien se passer et que je ne risquais rien. Avec le monde qu’il y a dans la rue, je ne risque pas de me faire traquer au moins.

J’avais besoin d’être seule … Et je l’étais au début. Je suis sortie de mon immeuble et j’étais contente d’être dans la rue. Seule avec mon chien. Il fait bon en ce moment … Je n’avais pas prit l’air depuis plusieurs jours (ou peut être semaines, je sais plus trop …) et je me sentais bien. C’est comme quand l’on reprend sa respiration après avoir fait une séance d’apnée.
Je voulais rester dans la rue, seule avec mon chien. Je m’y sentais bien … Il faisait nuit et malgré le bruit des festivités, je n’avais pas peur…
Jusqu’à ce que je passe le coin de la rue …

Ils étaient nombreux. Je ne les ai pas compté. J’ai paniqué.

J’ai essayé d’avancer mais rien à faire … Je commençais à ne plus réussir à respirer, j’avais peur …

Mais peur de quoi ? Comme dirait mon ex-psy …

Peur de tout, peur d’être là, peur que l’on me voit, peur d’exister …

J’ai éclaté en sanglot. Je suis rentrée à l’appart en titubant, montant les escaliers avec difficulté.

Puis je suis arrivée sur le rebord de ma fenêtre. Instinctivement, je suis montée dessus. J’ai regardé comment été le sol, j’imaginais mon cadavre baignant dans mon sang après une mauvaise chute. Pourtant je ne voulais pas tomber. Je voulais juste prendre un peu l’air, avoir la sensation d’être dehors sans forcement l’être. Où ressentir cette sensation si ce n’est pas sur le rebord de sa fenêtre ?
J’étais assise dessus, les jambes dans le vide et regardant mes pieds se balancer comme le ferait une gamine.

Puis j’ai pleuré …

Je pensais encore à lui, sans savoir pourquoi. On a beaucoup parlé cette nuit, c’est pas si anormal en fin de compte …
Je pensais à toi, je pensais à tout ce que tu m’avais raconté la nuit dernière. Je repensais également à ma vie de « princesse » …
Sans savoir pourquoi, je voulais que tu penses à moi également. C’est égoïste au fond … Non ? J’avais besoin d’être lié à toi à ce moment là. Comme si le fait que tu puisses avoir une pensée pour moi pouvait me faire aller mieux …

J’ai pleuré pendant quelques minutes, suppliant intérieurement pour que tu ais cette pensée pour moi. Je t’imaginais dans ton bar avec des amis. Et je me voyais sur le rebord de ma fenêtre avec les pieds dans le vide.
Je sais pas trop pourquoi … Mais j’allais mieux. C’est un peu comme si j’avais des bras invisibles m’entourant et me consolant au moment ou j’en avais le plus besoin.

C’est vraiment idiot …

Puis je me suis mise à rire. Mon chien tentait tant bien que mal de me rejoindre sur la fenêtre bien trop haute pour lui … Je lui ai tendu la main qu’il a commencé à lécher et j’ai continué de rire. Je me sentais beaucoup mieux, apaisée, reposée.

Je suis donc descendu calmement de ma fenêtre en regardant le ciel étoilé une dernière fois tout en pensant à mon magnifique maquillage me coulant sur les pommettes.

Ma défenestration sera pour un autre jour.

Publié dans Mon journal

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
J'ai ouvert plusieurs blogs sans grand enthousiasme. Et puis, j'ouvre le tien. A cause du commentaire. Puisque c'est iuntile, je vais le lire. Et je tombe sur un texte très fort.
Répondre
L
Si tu fais ça, je viens te tuer une seconde fois.
Répondre